Inauguration du Ritz-Carlton à Montréal
On doit l'idée de construire un hôtel de grand prestige à cinq hommes d'affaires montréalais qui achetèrent un terrain, rue Sherbrooke, dans le quartier commercial le plus huppé de la ville, et entreprirent les travaux de construction au début de 1911.
Ils avaient prévu de donner à leur établissement le nom d'un célèbre hôtel londonien, le « Carlton », mais l'hôtel européen le plus en vogue, à ce que l'on disait, se trouvait à Paris et sa réputation tenait à la personnalité de son directeur, un certain César Ritz. L'un des investisseurs, Charles Hosmer, ami de César Ritz, réussit à convaincre ses quatre collègues que le seul fait d'utiliser le nom de cet illustre hôtelier garantirait la réussite de leur projet.
Sans attendre plus longtemps, il demanda la permission à César Ritz, qui consentit à leur prêter son nom aux conditions suivantes : une salle de bain dans chaque chambre, une cuisine sur chaque étage afin de pouvoir assurer le service des repas aux chambres, des valets de chambre en poste 24 heures sur 24, un concierge pour s'occuper, entre autres, de trouver les valises perdues et commander les billets de théâtre, un hall d'entrée assez petit pour créer une ambiance intime... et un grand escalier pour permettre aux dames de faire une entrée spectaculaire et d'exhiber leurs toilettes.
C'est en 1912, la veille du Jour de l'An plus précisément, que le Ritz-Carlton, dont la construction avait coûté trois millions de dollars, ouvrit officiellement ses portes. Ce jour-là, l'un des bals les plus somptueux de la décennie réunit les plus grandes personnalités de l'époque. L'honorable Lionel Guest et M.R. Higgins, les représentants du conseil d'administration des Ritz Hotels, accueillirent les invités à 23h15. Plus de 350 convives dansèrent sous les chandeliers de cristal de la salle de bal jusqu'aux petites heures du matin.
Le lendemain, le Ritz-Carlton vit arriver ses premiers clients.