Chaos pro-Trump au Capitole
La tension des dernières semaines aux États-Unis faisait craindre le pire. Et le chaos a explosé au grand jour mercredi, lorsque des partisans de Donald Trump ont répondu à ses appels contre les institutions démocratiques en assaillant le Congrès américain en plein jour. Une « insurrection » dénoncée par Joe Biden et plusieurs élus, mais que le président sortant n’a pas condamnée.
Ils étaient des centaines de milliers à avoir convergé vers Washington depuis l’Indiana, le Vermont, le Tennessee ou la Floride. Tous répétaient que l’élection de novembre a été « volée » à Donald Trump. Que les résultats ont été truqués. Et que, même si le Congrès certifie la victoire du démocrate Joe Biden cette semaine, leur lutte pour contester ce résultat ne s’arrêtera pas là.
Rapidement, ils sont passés aux actes en encerclant le Capitole, après avoir chahuté des sénateurs qui s’y présentaient pour participer à la séance du Congrès visant à certifier le vote du collège électoral couronnant Joe Biden. Ces débats n’ont duré qu’une vingtaine de minutes avant d’être interrompus par des émeutiers.
Car les quelques policiers qui entouraient l’édifice ont vite été débordés. Les insurgés ont escaladé les escaliers, des murets, brisé des fenêtres et réussi à entrer dans le Capitole. À l’intérieur, des élus terrifiés rapportaient sur Twitter s’être barricadés, effrayés par le bruit des cris des manifestants. La séance du Congrès a été suspendue. Les sénateurs, les représentants, leurs employés et les journalistes sur place ont été enfermés à l’abri dans des endroits tenus secrets pour les protéger. Les émeutiers, eux, s’étaient mis à déambuler dans les corridors du Capitole. Une photo de presse montrait les agents de sécurité barricadant les portes du Sénat, armes brandies. Un peu plus tard, certains agitateurs étaient entrés dans la Chambre du Sénat, d’autres dans les bureaux d’élus comme la présidente de la Chambre des représentants, la démocrate Nancy Pelosi. « NOUS N’ABDIQUERONS PAS », menaçait une note laissée sur son bureau. À l’extérieur, les journalistes étaient chahutés.
La mairesse de Washington a rapidement appelé des renforts de la Garde nationale, après avoir décrété un couvre-feu pour 18 h.
Marie Vastel
à Washington
Les anciens présidents US condamnent Trump
Barack Obama, Georges W. Bush, Bill Clinton y Jimmy Carter ont unanimement dit leur "honte" face à la "tragédie" qui a secoué Washington et coûté la vie à 4 personnes. Ils accusent Donald Trump d'avoir "allumé la mèche de l'insurrection". des faits dignes d'une "République bananière" selon Bush.
Dans un communiqué, Barack Obama résume : "L'histoire se souviendra de la violence d'aujourd'hui sur Capitol Hill, encouragée par un président qui a menti sans relâche sur le résultat d'une élection".
Une proclamation qui sera définitive le 20 janvier, date de la prise officielle de fonction de la nouvelle équipe et de la passation de pouvoirs avec Donald Trump, à condition que ce dernier se présente...