La représentante de la reine tire sa révérence
L’ambiance était tout sauf feutrée à Rideau Hall jeudi. Après le dépôt d’un rapport d’enquête privé confirmant la toxicité du climat qui régnait au Bureau de la gouverneure générale, Julie Payette a remis sa démission, deux ans avant la fin de son mandat.
Bien que protocolaire, le représentant de la reine au Canada n’en a pas moins un rôle essentiel pour le fonctionnement du pays.
« C’est très sérieux. Le gouverneur général est le chef de l’État. Il y a un nombre incalculable de décisions qui se prennent à Ottawa qui ne peuvent pas être officialisées sans lui », explique le constitutionnaliste Patrick Taillon.
« Pas de gouverneur général, l’État ne fonctionne pas », résume le professeur à l’Université Laval, qui ajoute que la situation est « sans précédent ».
Sans la signature du gouverneur général, par exemple, les décrets et les lois ne peuvent pas entrer en vigueur.
C’est aussi lui qui convoque, proroge et dissout le Parlement, un rôle particulièrement important avec un gouvernement minoritaire, comme c’est présentement le cas avec les libéraux.
C’est pourquoi la nomination d’un remplaçant pourrait intervenir dès les prochains jours.
D’ici là, le juge en chef de la Cour suprême jouera le rôle de gouverneur général suppléant.