Gens d'ici - Naissance - Andrée Champagne, actrice
JUSTIN TANG/PC Andrée Champagne, 20 novembre 2018
Andrée Champagne en Donalda Laloge et Jean-Pierre Masson en Séraphin dans Les belles histoires des pays d’en haut
Cette blonde aux yeux bleus avait à peine 17 ans quand elle a obtenu le premier rôle féminin dans la grande série de Radio-Canada inspirée du roman «Un homme et son péché». Pendant plus d’une décennie, elle a formé avec Jean-Pierre Masson un couple aussi dysfonctionnel que célèbre, une entité mythique dont même les jeunes d’aujourd’hui ont entendu parler.
En plus de ses talents de comédienne, Andrée Champagne était aussi chanteuse et animatrice. Elle a participé à diverses émissions de radio, animé les cérémonies d’ouverture de l’Expo 67 ainsi que celles des Jeux olympiques de 1976, à Montréal.
Mais elle n’était pas qu’une vedette populaire. Fédéraliste convaincue, elle a ainsi mis sa voix au service de la campagne du Non lors du référendum de 1980. Comme elle le résumait elle-même dans son autobiographie «Champagne pour tout le monde!», «la voix féminine du slogan “Le Canada j’y suis, j’y reste” c’était moi et je n’ai pas changé d’avis».
C’était aussi une femme d’affaires aguerrie et engagée, qui créa sa propre entreprise de distribution, Duo Casting, et s’impliqua dans l’Union des artistes dont elle fut successivement vice-présidente puis secrétaire générale, entre 1981 et 1984.
C’est à cette époque qu’elle a fondé Le Chez-nous des artistes, une maison de retraite unique en son genre, destinée aux créateurs et artisans de la télévision, entre autres. L’établissement qui a pignon sur rue à Montréal compte près de 80 appartements.
Plongeon dans la politique
Son travail à l’UDA lui a donné le goût de la politique et elle s’est facilement laissée convaincre de faire le saut aux côtés de Brian Mulroney, en 1984. Son rêve: faire avancer la cause des artistes.
Elle s’est fait élire sous la bannière conservatrice dans sa circonscription natale de Saint-Hyacinthe-Bagot, qu’elle a représentée à la Chambre des communes jusqu’à la fin du règne des “Bleus”, en 1993.
Pendant son premier séjour à Ottawa, elle a entre autres été ministre d’État à la Jeunesse et vice-présidente de la Chambre des communes.
Après sa défaite électorale, Andrée Champagne est retournée à ses premières amours: le petit et le grand écran. Elle a notamment tenu des rôles dans «Scoop», «Omertà» et «Juliette Pomerleau». Pendant une dizaine d’années, elle a aussi fait du doublage pour des films et des jeux informatiques, dans les deux langues officielles.
Elle a tenté un retour à la Chambre des communes avec les conservateurs de Stephen Harper en 2004, mais n’a pas réussi à se faire élire. Nommée au Sénat sur recommandation de Paul Martin en 2005, elle a choisi de siéger comme conservatrice.
En 2007, elle a contracté une méningite lors d’un voyage diplomatique. Des complications liées à la maladie ont fait en sorte que son état s’est aggravé à son retour au pays. Les médecins l’ont plongée dans le coma pendant 42 jours.
À son réveil, elle a dû entreprendre une longue réadaptation et faire travailler sa mémoire. Elle raconte en détail son combat dans une nouvelle autobiographie intitulée «Je reviens de loin».
Durant son coma, les médecins qui avaient perdu espoir étaient prêts à mettre fin aux traitements. Cet épisode a fait en sorte que la sénatrice a affiché de grandes réserves face à la loi québécoise concernant les soins de fin de vie.
Décès le 05 juin 2020
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