Conflagration d'envergure à Trois-Rivières
Débutant le 22 juin 1908, à Trois-Rivières, un incendie a détruit toute la partie de la ville située entre les rues du Fleuve, Bonaventure, Champlain, et Saint-Georges. Plus de 200 résidences et presque tous les commerces de la ville ont été complètement rasés par les flammes. En tout, 800 bâtiments, y compris hangars et entrepôts, ont brûlé.
Selon l’histoire, ce sont deux enfants qui, par mégarde, ont allumé le feu : l’un des enfants aurait lancé involontairement son ballon dans une grange contenant du foin. Les enfants ont cherché leur ballon mais il faisait très sombre dans la grange. Ils se seraient alors servi d’allumettes pour y voir plus clair. Très rapidement, toute la petite grange était en feu. Il était environ midi. Peu après, le chef de police, le sous-chef et neuf pompiers arrivaient dans la rue Saint-Georges avec trois chariots pour boyaux d’arrosage et trois échelles.
Les pompiers s’aperçurent très vite qu’ils ne pourraient pas contrôler l’incendie car le feu avait déjà embrasé plusieurs maisons et hangars. Ce jour-là, un vent violent soufflait dans la direction sud-ouest. Les pompiers arrosaient le feu, mais la pression de l’eau n’était pas assez forte. Après 15 minutes, les pompiers ont dû reculer : le feu s’étendait sur les quatre côtés. Dix minutes plus tard, une dizaine de maison flambaient. En moins de deux heures, tout le quartier était en feu. Le maire de Trois-Rivières a téléphoné aux pompiers de Shawinigan, de Grand-Mère, et même de Montréal. Entre-temps, tous les hommes de Trois-Rivières essayaient de sauver les biens des gens dont la résidence était en danger.
Les charretiers remplissaient leur voiture de meubles et de vêtements. D’autres, avec des haches, s’empressaient de démolir de vieux hangars pour essayer de couper le chemin au feu. Des centaines de personnes arrosaient les toits de bardeaux de cèdre et les murs des maisons en bois, car le vent transportait les flammes un peu partout sur les toits.
Les personnes qui avaient perdu leur maison ou leur commerce ont été accueillies au Manège militaire. Des tentes ont été dressées dans le parc Champlain, en face de la cathédrale, afin que les marchands vendent les marchandises sauvées du feu.
L’incendie a duré trois jours. Les plus gros hôtels de la ville ont été détruits ; des banques et des industries aussi. Le Trifluvien, le seul journal de Trois-Rivières à l’époque, a perdu son imprimerie. Le Marché aux denrées de la rue Des Forges, le principal marché d’alimentation de la population trifluvienne, n’existait plus.