Quatrième journée de « Québec, Printemps 1918 »
Cette entrée fait suite à celles des 28 et 29 mars 1918
La veille, c'est-à-dire le 30 mars, le premier ministre Robert Borden, mécontent des derniers événements, décide d'envoyer des renforts à Québec.
Venus d'Ontario et de la Nouvelle-Écosse, ces hommes, qui ne connaissent pas un mot de français et méprisent la population locale, doivent arriver le lendemain. Ils sont commandés par le major général François-Louis Lessard, connu pour avoir réprimé brutalement une grève ouvrière en 1878 et pour avoir commandé un détachement de l'armée dans l'Ouest au moment de la rébellion de Louis Riel en 1885.
En ce dimanche, à l'occasion de Pâques, le cardinal de Québec, Louis-Nazaire Bégin, rédige une lettre pastorale, se prononçant contre les troubles des derniers jours et en interdisant de nouveaux. Cependant, certains curés de paroisse, dans leurs sermons, n'hésitent pas à mettre la faute des manifestations sur les spotters trop zélés.
Au cours de la journée, les 2 000 soldats anglophones du général Lessard commencent à arriver par train. Celui-ci décide d'installer son quartier général au Château Frontenac. Le soir, un rassemblement a lieu à la place Jacques-Cartier. Bien que souffrant d'une forte fièvre, le politicien et avocat Armand Lavergne décide de s'y rendre et parvient à calmer les manifestants.
Il leur promet entre autres que les spotters seront renvoyés et que l'armée ne patrouillera pas dans les rues le lendemain. Il a reçu cette assurance de l'officier Harold Machin, envoyé à Québec à titre d'enquêteur du gouvernement fédéral. Pour la suite et la fin tragique de cet article, voir les éphémérides du premier avril.
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