Attentat-suicide à l’aéroport de Kaboul
Un double attentat-suicide a été perpétré jeudi à l'extérieur de l'aéroport international Hamid Karzaï de Kaboul, où des milliers d'Afghans étaient massés depuis des jours dans l'espoir d'être évacués. Selon la BBC, l'attaque aurait fait au moins 90 morts et 150 blessés.
À Washington, le bilan en soirée jeudi indiquait que 13 militaires américains avaient été tués et 18 autres blessés dans l'assaut perpétré par deux kamikazes et des hommes armés. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière pour l'armée américaine depuis 2011.
En point de presse à Kaboul, le chef du commandement central de l'armée américaine, le général Kenneth McKenzie, a imputé la responsabilité du double attentat au groupe armé État islamique (EI), qui a d'ailleurs revendiqué l'attaque au même moment.
Dans un communiqué diffusé par son agence de propagande, l'EI s'est vanté qu'un de ses combattants s'est approché à moins de 5 mètres de militaires américains avant de déclencher sa ceinture explosive.
Plus tôt, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, avait expliqué sur Twitter qu'une attaque complexe avait été menée à l'entrée Abbey de l'aéroport, alors que la seconde avait été lancée à l'intérieur ou près de l'hôtel Baron, non loin de l'entrée Abbey.
Les milliers d’Afghans rassemblés depuis des jours aux portes de l’aéroport pour prendre place sur un des vols affrétés par les Occidentaux avant le 31 août, date limite pour le retrait des forces étrangères d’Afghanistan et la fin des évacuations, n’étaient plus visibles.
L’attentat qui a fait jeudi plus de 100 morts, dont 13 soldats américains, près d’une des portes d’accès de l’aéroport a effrayé ceux qui espéraient fuir le nouveau régime taliban vers un avenir meilleur en Occident.
Mais la coopération s’est aussi accentuée entre les Américains et les talibans, qui ont joué un rôle en scellant l’accès à l’aéroport, vers lequel seuls les bus disposant d’une autorisation sont désormais autorisés à s’avancer.
« Nous avons des listes données par les Américains […] Si votre nom est sur la liste, vous pouvez passer », a expliqué un responsable taliban près du terminal passager civil de l’aéroport international Hamid Karzai. « Si votre nom n’est pas là, vous ne pouvez pas passer. »