Le Pape François arrive en Irak
Le pape François est arrivé en Irak. Une première pour un souverain pontife dans ce pays ravagé par les guerres et désormais confronté à la pandémie.
L'avion transportant l'évêque de Rome de 84 ans, qui avait déclaré venir en "pèlerin de la paix", a atterri à Bagdad, point de départ d'une visite de trois jours durant laquelle il tendra aussi la main aux musulmans en rencontrant, dans la ville sainte de Najaf, le grand ayatollah Ali Sistani, plus haute autorité religieuse pour de nombreux chiites d'Irak et du monde.
Le président irakien Barham Saleh a accueilli le pape François en "invité apprécié", tandis que le souverain pontife argentin disait avoir "attendu longtemps" sa visite, la première de l'histoire d'un pape en Irak, qui abrite l'une des plus anciennes communautés chrétiennes au monde.
"Que se taisent les armes ! Que la diffusion en soit limitée, ici et partout !", a lancé, vendredi, le pape François en Irak, pays déchiré depuis 40 ans par la violence.
"Que cessent les intérêts partisans, ces intérêts extérieurs qui se désintéressent de la population locale. Assez de violences, d'extrémismes, de factions, d'intolérances !", a martelé le souverain pontife.
Le pape François a notamment dénoncé les "barbaries insensées" du groupe État islamique en 2014 contre la minorité yazidie, dont des milliers de femmes ont été réduites à l'esclavage sexuel. "Je ne peux pas ne pas rappeler les Yazidis, victimes innocentes de barbaries insensées et inhumaines, persécutés en raison de leur appartenance religieuse dont l'identité même et la survie ont été menacées", a-t-il dit dans un discours aux autorités irakiennes.
La communauté chrétienne d'Irak est passée de près d'un million et demi de membres en 2003 à moins de 400 000 aujourd'hui mais, a poursuivi le pape, "la communauté catholique en Irak, bien que petite comme une graine de moutarde, (doit continuer) à enrichir la marche du pays dans son ensemble".
Un voyage aux quatre coins du pays, en pleine pandémie
Le pape François entamera ensuite en voiture blindée ou en avion un voyage sans bain de foule, "virtuel" pour les Irakiens qui le suivront à la télévision. Bagdad a assuré avoir pris toutes les mesures de sécurité "terrestres et aériennes" pour cette visite.
François sera souvent seul sur les routes, refaites pour l'occasion, en raison d'un confinement total décrété après que le nombre de contaminations a battu cette semaine un record, avec plus de 5 000 cas de Covid-19 recensés par jour.