Meurtre de Blanche Garneau
Blanche Garneau était une jeune femme de 22 ans, habitante de Québec en 1920. Elle travaillait à chaque jour chez J.B. Rousseau, marchand de thé de la rue St-Vallier, afin de ramasser sa dot nécessaire à l’accomplissement de son plus grand rêve : devenir religieuse.
Le soir du 22 juillet 1920, Blanche revient comme à son habitude de son travail. Elle marche avec une amie, qui l’accompagne presque à tous les soirs pour une partie du trajet. Ce soir-là, Eddenmay Boucher laisse Blanche au coin de la rue St-Ambroise et la salue. C’est la dernière fois que quelqu’un de son entourage lui a parlé. Dès le lendemain, la mère de Blanche enclenche des recherches. Elle ne s’était pas trop inquiétée le soir précédent, car Blanche avait mentionné qu’elle irait peut-être installer de la tapisserie chez sa tante. Mais, n’ayant pas eu de nouvelles de sa fille depuis, elle va voir au magasin de thé, la boutique est fermée. Pourtant, Blanche, qui devait ouvrir la boutique ce matin-là, est une personne très fiable, qui ne se serait jamais absentée sans avertissement. Le père de Blanche avertit la police de la disparition de celle-ci qu'au bout de huit jours. Le corps de la jeune fille est découvert au Parc Victoria de Québec, le 28 juillet 1920, vers 19h30 par Albert Latulippe, un jeune garçon qui cueillait des fruits près de la voie ferrée. L'autopsie, pratiquée par le docteur Albert Marois, démontre qu'elle a été violée et étranglée, et que sa mort date de quelques jours.
L'incapacité des autorités à identifier les auteurs du viol et du meurtre de Blanche Garneau amènera des journaux à questionner la volonté du gouvernement de voir cette affaire aboutir. L'accusation heurte de plein fouet le premier ministre Louis-Alexandre Taschereau qui est également procureur général de la province. Les accusations des journaux vont d'ailleurs au-delà de la simple négligence, puisqu'elles laissent sous-entendre que le premier ministre chercherait peut-être à protéger des gens influents en laissant traîner l'enquête. Taschereau répliquera à ces attaques en poursuivant devant les tribunaux le «Chronicle» et «Le Devoir» qui devront lui verser une compensation financière. En 1922, «l'affaire Blanche Garneau» prendra toutefois une nouvelle tournure avec les accusations portées par un autre journal, «The Axe», dirigé par John H. Roberts.
Il offre une récompense de 5 000 $ pour toute information qui conduirait à faire condamner les meurtriers de la jeune fille ; son journal fait état d'une rumeur à l'effet que le fils de l'un des personnages les plus haut placés de la province pourrait être l'assassin, que le fils d'un autre personnage public serait impliqué et que deux membres de la Législature seraient responsables ; Roberts est accusé de libelle diffamatoire à l'endroit de la Législature ; Roberts est amené à la barre de l'assemblée législative qui le condamne à un an de prison pour offense à la dignité de ses membres ; le premier ministre, Louis-Alexandre Taschereau institue une commission royale d'enquête pour faire la lumière sur des allégations de cover-up (tentative d'étouffer l'affaire) ; cette commission blanchit les fils des députés Charles-Abraham Paquet et Martin Madden que les rumeurs visaient ; les assassins de Blanche Garneau n'ont jamais été découverts.
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